YANN BORGSTEDT, Womanity

Homme d’affaires au tempérament survolté, Yann a créé la fondation Womanity il y a plus de dix ans.

Yann Borgstedt grandit en Suisse. Très tôt, il prend conscience du milieu privilégié dans lequel il évolue et de la bonne éducation qu’il reçoit, dans l’un des pays les plus stables au monde qui plus est. Pourquoi a-t-il cette chance? Pourquoi existe-t-il des inégalités? Ces injustices Yann ne les comprend pas, et très rapidement il se pose la question du sens à donner à sa vie.

DE L’ENTREPRENARIAT A LA PHILANTHROPIE

Tout d’abord entrepreneur, le travail et la chance lui permettent de vendre une première société, il n’a alors que 30 ans. Cette aisance financière lui donne aussi un sens des responsabilités, il décide qu’il ne vivra pas avec des œillères dans un univers coupé du monde réel. Contrairement à bon nombre d’hommes d’affaires qui sont attirés par la philanthropie sur le tard, il décide de créer la fondation Womanity dès 2005.

Son intuition : travailler dans un pays dans lequel il pourrait parler la langue et réussir des programmes très précis. Des amis lui proposent d’aller voir des O.N.G. qui travaillent au Maroc, pour évaluer le type de projets qu’ils souhaitent mettre en œuvre.

Ultra en alerte, il a très vite conscience de l’importance de l’éducation des jeunes filles : il constate les problématiques des mères célibataires, les désastres de la prostitution, et les enfants qui traînent, laisser à l’abandon, dans les rues. Pourquoi les femmes ? En tant que chef d’entreprise, Yann a évidemment le regard sur les chiffres, et les statistiques sont claires: 70 % des pauvres dans le monde sont des femmes, 2/3 des illettrés sont également des femmes. Les progrès à faire pour réduire les inégalités sont donc conséquents.

Une rencontre décisive intervient également, celle avec Cherie Blair, (femme de Tony Blair) qui revient d’un voyage en Afghanistan et au Pakistan. Elle a à cœur de travailler sur des programmes de scolarisation dans ces pays. Sa volonté est de parvenir à enrichir les contenus et la qualité de l’enseignement. L’école Al-Fatah pour les filles, en Afghanistan, devient un établissement de référence dans le pays.

DE COLLABORATIONS MULTIPLES POUR DES PROGRAMMES INNOVANTS

L’un des atouts de Yann est sa capacité à travailler avec les autres fondations et à permettre un cofinancement d’un certain nombre de programmes, par exemple en Afghanistan, ce sont près de 15 fondations qui travaillent à la création d’emplois à travers une initiative appelée « Coding for Girls », qui forme les filles à devenir programmeuse. Un autre des programmes innovants et phares qu’a mis en place Yann, est la création de la première radio pour femmes basée à Gaza : Nisaa FM.

Avec ses équipes Yann essaye désormais de créer un réseau de médias dans tout le Moyen-Orient plus précisément dans 10 pays. Il fait appelle notamment à l’auteur d’une chanson satirique qui s’appelle « No Woman No Drive » qui a fait plus de 13 millions de vues sur YouTube et il crée un clip d’une vingtaine d’épisodes dans lequel des sujets aussi différents que le divorce, les violences faîtes aux femmes, l’emploi ou encore le mariage forcé sont abordés.

Grâce à un formidable réseau et à ses nombreuses collaborations, le dernier gala qui s’est tenu à Genève en 2016 a permis de lever un montant, presque record lors de mise aux enchères de lots d’exception: à savoir 2,4 millions d’euros.

Womanity cherche aussi à favoriser le financement d’entrepreneurs sociaux œuvrant pour le progrès des femmes comme par exemple au Brésil et en Inde, notamment Rede Asta une organisation brésilienne qui centralise des coopératives dans le secteur de l’artisanat et du commerce équitable et qui sont dirigées par des femmes.

Enfin, avec Accenture, Yann a créé, le Prix Womanity pour la prévention de la violence contre les femmes. En 2016, la campagne collaborative Take Back the Tech! , menée par l’Association Pour Le Progrès Des Communications, en Afrique du Sud et Luchadoras/La Sandía Digital, au Mexique a remporté ce prix. Il s’agit de répondre de façon proactive contre les violences en ligne : comme des menaces de viol, de mort, de harcèlement…

Pour toutes ces actions, Yann a lui même était récompensé  du Prix spécial du Jury BNP Baribas de la Philanthropie Individuelle.
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