Art Paris : une foire au virage écologique
La Foire contemporaine « Art Paris » démarre ce jeudi avec l’écologie au centre de son organisation. Matériaux recyclables, consommation d’énergie réduite : cette année Art Paris innove vers un art plus responsable.
Une édition responsable
L’objectif est clair, rapporte Guillaume Piens, commissaire général de la foire « Réduire de 20% notre impact environnemental par rapport à l’année dernière ». Avec ce virage, l’édition 2022 souhaite réduire sa production de déchets, qui était de 16 tonnes l’année dernière.
L’événement se tient jusqu’à dimanche au Grand Palais éphémère, structure provisoire installée près de la Tour Eiffel, en attendant la fin des travaux de restauration du Grand Palais.
« Nous avons numérisé des documents pour limiter l’usage de papier, refait la *homepage* du site qui consommait beaucoup d’énergie. Pour les VIP, il y aura cette année une flotte de véhicules électriques » mais aussi un « restaurant sans viande » ou encore du champagne servi « dans des coupes en amidon de maïs ».
Le passage à l’éclairage plus économe devrait permettre de réduire la facture d’électricité de « 62,5% » et les trois tonnes de matériaux destinés à l’aménagement du lieu seront recyclés pour un usage un BTP. Les années précédentes, ces matériaux étaient brulés.
Concernant l’acheminement des œuvres d’art, son empreinte carbone n’a pas été précisément définie, mais la plupart des galeries ont joué le jeu du transport collectif pour diminuer le nombre de camions nécessaires.
Les artistes et exposants rejoignent le mouvement
Les artistes et les exposants s’investissent également dans cet objectif écologique. Plusieurs exposants ont rejoint spontanément le mouvement en misant sur des créations consacrant la nature.
La jeune génération d’artistes n’a pas peur d’utiliser le thème de l’écologie et de traduire leurs nouvelles préoccupations à travers leur art. « Le thème aurait pu paraître ringard il y a dix ou quinze ans. Aujourd’hui, les artistes sont moins timides par rapport à ce sujet » souligne M.Pacquement, commissaire indépendant qui parle d’un « effet générationnel » lié à l’actualité.
Alice Audouin, fondatrice de l’association Art of Change 21 et commissaire associé de la Foire évoque une « génération d’artistes née avec la crise écologique » pour qui s’intéresser « aux enjeux de (leur) époque est inévitable ».
Ainsi les artistes s’engagent et dénoncent à travers leur art : « Les poissons tranchés » d’Elsa Guillaume, qui évoquent la nourriture et la pêche intensive, la pyramide de jerricanes de Romuald Hazoumé fait référence à l’exploitation massive du pétrole.
Outre ces œuvres engagées, nombre d’artistes contribuent financièrement à des actions en faveur de l’environnement, en reversant une partie des bénéfices de leur vente.
Les futurs acquéreurs d’une série nommée « Amazonia » de Lucy et Jorge Orta deviendront propriétaire d’un mètre carré de forêt amazonienne, sur un hectare acquis par le couple.