Des MIRÓ pour les réfugiés

Joan Punyet Miró, petit-fils du célèbre peintre catalan Juan Miró (1893-1983), a étonné le monde de l’art en mettant aux enchères 28 tableaux issus de sa propre collection. Les gains issus de cette vente, organisée par Christie’s à Londres, étaient entièrement destinés à la Croix-Rouge.

 

UNE VENTE AU PROFIT DES REFUGIÉS…

 

Devant les conséquences désastreuses du conflit Syrien, ayant fait plus de 60 millions de réfugiés dans le monde, Joan Punyet Miró, a eu une pensée pour son grand-père.

L’artiste Joan Miró, partisans républicain pendant la guerre d’Espagne, a, en effet, fait parti de ces milliers de réfugiés espagnols contraints de s’exiler en France de 1936 à 1940. Comme l’explique son petit-fils : « Miró a traversé beaucoup d’épreuves dans sa vie. Il a connu la faim, l’exil pendant la guerre civile espagnole, la Deuxième Guerre mondiale et il connaissait la désolation des camps de réfugiés. En tant qu’artiste, il savait qu’il se devait d’être engagé. ». Joan Punyet Miró a donc eu l’idée de vendre certaines des toiles de son grand-père au profit de ces personnes, qui comme l’artiste à une époque, connaissent la misère et l’exil. « Il a toujours voulu aider les personnes défavorisées, les réfugiés et les exilés. S’il était toujours vivant, il considérerait que ce qui se passe aujourd’hui en Syrie pourrait arriver demain en Espagne. Je me considère comme l’exécutant de ces volontés et j’aspire à faire ce que lui-même aurait fait s’il était toujours vivant ».

 

QUI A DÉPASSÉ LES ESPÉRANCES

 

Le choix de la Croix-Rouge, comme bénéficiaire des dons, n’est pas anodin. L’histoire a tragiquement rapproché la famille Miró de cette association. Le soir du Nouvel An 1965, les Miró roulent sur les routes embrumées de la Catalogne. C’est cette nuit là que la voiture de l’unique fille de l’artiste, Maria Dolors Miró, se fait heurter par un train alors que l’artiste est lui-même dans une autre voiture juste derrière elle. Touchée à la jambe, la jeune femme sera sauvée par un des médecins de l’organisation humanitaire, le docteur Orozco. Afin de montrer sa reconnaissance, le maître espagnol a fait don, en 1970, d’une grande tapisserie, La Tapisserie de Tarragona, à l’hôpital de la Croix-Rouge de Tarragone, là où sa fille avait été soignée.

 

Ainsi le petit-fils du peintre, fils de l’unique fille de Miró, a choisit dans sa collection 28 œuvres pour les mettre aux enchères. Parmi celles-ci, on retrouve des pièces telles que Le fantôme de l’Atelier, Barb I ou encore des œuvres de la série Les Montagnerds. Au total la vente, dont Christie’s estimait 50 000€, a finalement rapporté 61 600€. Cette somme a été directement remise à la Croix-Rouge par le petit-fils du peintre.

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