Vers une « économie de la vie » : au Forum des Territoires Positifs, La Rochelle s’engage
Le Forum des Territoires Positifs se tenait à La Rochelle pour la première fois. C’est devant une salle comble que Jacques Attali, Président de Positive Planet, créateur du forum, et Jean-François Fountaine, maire de la Rochelle, ont accueilli cette 11e édition pour la première fois en Charente-Maritime.
Jacques Attali a ouvert les débats en rappelant l’urgence de souscrire à une “’économie de la vie” : celle qui “regroupe tous les secteurs se donnant pour mission la défense de la vie : la santé, la gestion des déchets, la distribution d’eau, l’alimentation, l’agriculture, l’éducation, l’énergie propre, le numérique, le logement, la culture…”
Aux côtés du Président du Conseil de Surveillance de l’Institut de l’Économie Positive, une vingtaine de speakers étaient rassemblés pour atteindre le même but : faire du littoral rochelais un territoire plus durable. Le maire Jean-François Fountaine rappelait que La Rochelle est un territoire historiquement investi dans la transition écologique, qui a construit “son attractivité grâce à l’économie du futur”. En effet, la ville s’est donnée pour mission d’être un “Territoire Zéro Carbone” d’ici 2040, soit 10 ans avant les objectifs du dernier rapport du GIEC.
La Rochelle: un territoire pionnier ?
Pour répondre aux enjeux environnementaux, des associations, des politiques et des entreprises étaient venus présenter leurs actions et leurs initiatives. Gérard Blanchard, Vice-président du projet La Rochelle Territoire Zéro Carbone, rappelle les 70 actions planifiées sur 10 ans et portées par 120 acteurs locaux. Les acteurs économiques sont aussi investis dans le projet. Jean-Francois Nogrette, directeur général de Veolia France explique que l’entreprise recycle par exemple des déchets pour créer du biogaz et de l’électricité. Il est également leader du recyclage des batteries lithium.
Du côté du transport durable, le directeur général France de Transdev, Edouard Hénaut explique mesurer l’indice de positivité de l’entreprise et se mobiliser pour produire et consommer localement des énergies renouvelables.
Catherine Chabaud, députée européenne, rappelle d’ailleurs que pour atteindre l’Objectif Zéro Carbone, “Il faut embarquer toute la population dans la protection de l’environnement”.
Les associations mobilisées en faveur de l’environnement
Du côté des associations, Romain Troublé, directeur de la fondation Tara Ocean, appelle à diminuer l’activité de l’homme dans les océans et à réduire drastiquement, voire supprimer, l’utilisation du plastique. “Tara pêche du plastique en même temps que du plancton, c’est dramatique”, a-t-il alerté. Pour lui, les stratégies de protection de l’environnement doivent être mises en application le plus rapidement possible.
La navigatrice et grande protectrice du littoral Isabelle Autissier s’adresse à tous : “il n’est jamais trop tard pour sortir du déni”. La présidente d’honneur de WWF France ensemble pour améliorer le futur et “soulager la jeunesse très inquiète et à raison”.
L’éco-anxiété (terme qui rend compte des expériences d’anxiété liées aux crises environnementales. NDLR) subie par la jeunesse a également été l’un des grands enjeux de la rencontre. L’océanologue Gilles Boeuf partageait le point de vue de la navigatrice. “Mes étudiants viennent me voir la peur au ventre, ils ne veulent plus d’enfants… ”, a-t-il regretté.
Claire Nouvian, présidente de l’association BLOOM, alerte sur la surpêche systématique hollandaise qu’elle qualifie comme “un véritable massacre” pour les océans, et se révolte sur l’inaction des pouvoirs publics français.
Au terme de cette journée qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes, les scientifiques, entrepreneurs, élus et navigateurs présents arrivent à la même conclusion : “Nous avons toutes les clés pour réussir, il faut agir.”
