L’eau, défi majeur pour l’agriculture : quelles solutions pour la gérer efficacement ?

La gestion de l’eau est devenue un enjeu majeur pour l’agriculture, confrontée à la sécheresse historique de l’été 2022 et l’hiver sec qui a suivi. L’eau, une denrée autrefois abondante dans le climat tempéré de la France, est désormais un bien plus rare qu’il convient d’économiser et de partager.

L’agriculture, un secteur très consommateur d’eau

Sur une moyenne de 200 milliards de m3 d’eau disponibles par an dans la nature en France métropolitaine, environ 30 milliards sont prélevés, dont 3,2 milliards par l’agriculture, essentiellement pour l’irrigation. La part de l’agriculture irriguée – environ 7% des surfaces cultivées – est relativement limitée en France mais « 70 à 80% des prélèvements d’eau se font l’été, quand la disponibilité est la plus faible », relève Thierry Caquet, directeur scientifique Environnement à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

L’importance du stockage de l’eau et de la réutilisation des eaux usées

Face à la raréfaction de la ressource, le gouvernement travaille sur un « plan eau », attendu en mars, pour étudier plusieurs pistes, notamment le stockage accru, la réutilisation des eaux usées – de moins de 1% en France contre 8% en Italie, 14% en Espagne et même 85% en Israël -, ainsi que le développement de variétés de cultures plus résistantes au stress hydrique.

« Cela fait des années qu’on alerte sur le fait qu’il faut retenir l’eau qui tombe de manière assez condensée l’hiver pour pouvoir l’utiliser l’été, au lieu de la voir partir à la mer », explique Céline Imart, porte-parole d’Intercéréales, qui regroupe les producteurs français de grains. Si Intercéréales se dit plutôt favorable aux retenues collinaires, le syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, prône aussi la construction de réserves ou « bassines », remplies par pompage dans les nappes phréatiques.

Le développement de cultures résistantes au stress hydrique

Le gouvernement étudie également le développement de variétés de cultures plus résistantes au stress hydrique. Les chercheurs travaillent à la création de plantes capables de résister à la sécheresse en modifiant leur génome. L’objectif est de produire des cultures qui puissent se développer avec un minimum d’eau.

Les enjeux de la gestion

Pour Thierry Caquet, directeur scientifique Environnement à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), « il est crucial de partir de l’offre d’eau et de s’adapter aux conditions locales. Cela peut passer par des cultures moins gourmandes en eau, ou par une diminution des surfaces irriguées ». Il est également important de considérer l’ensemble du cycle de l’eau, depuis sa captation jusqu’à son traitement et sa restitution dans l’environnement, en passant par son utilisation dans l’agriculture. Pour cela, la coopération entre les différents acteurs concernés, des agriculteurs aux collectivités territoriales, est essentielle.

Le défi de la gestion de l’eau pour l’agriculture est donc complexe et nécessite une approche globale et concertée. Les solutions envisagées devront prendre en compte les contraintes locales, les enjeux environnementaux et les besoins de production agricole.

En conclusion, la gestion de l’eau est un chantier prioritaire pour l’agriculture en France, notamment face aux défis posés par le changement climatique. Il est urgent de trouver des solutions durables pour optimiser l’utilisation de cette ressource vitale et en assurer la disponibilité pour les générations futures.

L’eau est devenue une ressource rare pour l’agriculture en France

L’agriculture est responsable de 3,2 milliards de m3 d’eau prélevés chaque année en France.

Le gouvernement travaille sur un « plan eau » pour étudier plusieurs pistes, notamment le stockage accru, la réutilisation des eaux usées et le développement de variétés de cultures plus résistantes au stress hydrique.

Les chercheurs travaillent à la création de plantes capables de résister à la sécheresse en modifiant leur génome.

La coopération entre les différents acteurs concernés, des agriculteurs aux collectivités territoriales, est essentielle pour trouver des solutions durables.

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