Cyrielle Hariel : Faire battre le coeur du monde

Solaire, rayonnante et passionnée, la jeune journaliste Cyrielle Hariel a subi une opération à cœur ouvert à 27 ans.

Désormais, c’est ce cœur qui la guide dans ses choix d’interviews. Rencontre énergisante à l’occasion de la sortie de son livre.
Comment ce problème cardiaque a-t-il changé votre vie ?

Quand on apprend à tout juste 27 ans qu’on a un problème au cœur, l’organe le plus vital, et qu’on doit être opérée d’urgence à cause d’une malformation, c’est très bouleversant. La peur de la mort, la chirurgie sont des expériences très dures psychologiquement et très intenses.

Depuis ce réveil post-opératoire, je me suis promis de croquer la vie à pleines dents.

Un sujet m’a amené au Bangladesh auprès des Rohingyas pour mettre en lumière les gens qui sont dans l’ombre et qui changent des vies et ce voyage m’a permis de déceler mon souffle au cœur et d’être sauvée. À mon réveil, j’ai senti comme une mission.

Comment s’est révélée votre envie d’agir ?

Mon enfance m’est revenue, Michael Jackson était toujours dans mes oreilles avec une de ses chansons « Man in The Mirror », qui dit « si tu as envie de changer le monde, commence par changer la personne devant le miroir. »

C’est ce qui m’a donné envie d’agir. Tous les gens que je rencontre maintenant depuis trois ans, ils ne tuent personne, ils ne déracinent pas, ils ne polluent pas, en revanche, ils trouvent des solutions à tous ces fléaux mais ne font jamais l’ouverture des JT. Beaucoup de personnes m’ont dit, que c’était un journalisme de solutions, d’utopies et bien oui j’ai une préférence pour faire des cœurs et donner de l’espoir.

Des émissions positives commencent à voir le jour sur des médias français, y a-t-il une prise de conscience ?

Oui, de plus en plus, mais je pense que nous ne sommes pas encore assez c’est pour cela qu’il faut fédérer et continuer cette solidarité pour l’homme et la nature. La loi sur l’Economie Sociale et Solidaire n’a été écrite qu’en 2014, c’est encore en train d’émerger. A Europe 1, Frédéric Schlesinger a fait un pari audacieux en décidant de mettre cette émission de 45 minutes à l’antenne chaque jour ( « Circuits courts », ndlr). C’est le seul média aujourd’hui en radio française et je suis très fière d’en faire partie, j’espère que cela va impulser d’autres radios, d’autres médias à traiter des informations qui donnent espoir.

Vous faites des portraits de « Changemakers », pouvez-vous nous expliquer et nous donner des exemples ?

J’interviewe des gens qui entreprennent de manière sociale ou environnementale.

John Isaac m’a bouleversé. Avant d’être photojournaliste, il a quitté l’Inde avec 70 $ en poche, il dormait chez un ami à New York et pour avoir un peu d’argent il était dans la rue. Son parcours de vie est vraiment inspirant, c’est un ancien photojournaliste des Nations unies, il a couvert des guerres, il a enterré des enfants. Il est parti de rien et a côtoyé les plus grands : Kofi Annan, Audrey Hepburn, Michael Jackson et il est toujours aussi humble et généreux.

Il y a aussi Runa Khan, une aristocrate Bangladeshie qui avec son ONG Friendship, va donner des soins médicaux aux populations les plus marginalisées sur le fleuve du Brahmapoutre, grâce à des navires transformés en hôpitaux :  notamment le Rainbow Warrior II de Greenpeace, rebaptisé Rongdhonu.

J’aime les gens qui partent de rien, déplacent des montagnes et se font un nom. Ce sont leurs passions qui aident à faire évoluer l’Humanité.

A découvrir et à lire absolument, la belle trajectoire de cette jeune femme radieuse et bienveillante qui ouvre le cœur des lecteurs à ses rencontres hors du commun.
Faire battre le cœur du monde de Cyrielle Hariel, aux Editions LLL, Les Liens qui Libèrent, 18 €.

 

 

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