Marie-Claire Capobianco : BNP Paribas et l’engagement

L’édition 2018 de l’Impact Investing Tour a commencé début juin, il s’agit d’une initiative soutenue par BNP Paribas. A cette occasion, nous avons interviewé Marie-Claire Capobianco, Directrice des réseaux France et également rare femme membre d’un Comité Exécutif d’une entreprise du CAC 40. Nous avons cherché à comprendre l’évolution des engagements de son groupe dans un monde en ébullition.

L’engagement de BNP Paribas s’est considérablement étoffé au cours de ces dernières années, comment cela s’est-il produit ?

J’ai vu cette évolution s’opérer dans la société dans son ensemble à travers une recherche de sens de plus en plus marquée au fil des années. Le mouvement s’est accéléré fortement ces derniers temps, ce qui est très bien et résonne parfaitement avec notre conception du rôle de l’entreprise. BNP Paribas a toujours eu une culture forte de l’engagement, même si nous ne l’exprimions pas e comme tel jusqu’ici. Nous avions déjà posé quatre piliers de responsabilité. La responsabilité économique (le premier rôle d’une banque), la responsabilité sociale, la responsabilité civique et la responsabilité environnementale. Ce cheminement nous a amené à franchir la dernière étape en 2017, avec la création de la Direction de l’engagement dirigée par Antoine Sire. Cela nous a permis de concentrer nos différentes actions et de les regrouper en 4 grandes thématiques :Citons notre volonté d’être un accélérateur de la transition énergétique avec des positions très claires prises par  notre Directeur Général, Jean-Laurent Bonnafé, comme notamment l’arrêt de financement d’entreprises dont l’activité principale est liée à l’utilisation du gaz de schiste ou de pétrole issu des sables bitumineux. Cela correspond à une vision éthique du groupe. Le deuxième grand thème concerne l’inclusion des jeunes. Le troisième  est l’accompagnement du développement des  formes entrepreneuriales encore émergentes: l’entreprenariat féminin, l’entreprenariat social et l’entreprenariat innovant. Et notre quatrième grande cause  concerne notre rôle d’acteur de lien social dans les grandes villes du monde où nous sommes implantés.

Vous avez créé en 2005 le Projet Banlieues, pourquoi BNP Paribas s’est investi dans cette initiative ?

En 2005, les émeutes dans les banlieues ont incité le groupe à prendre de nouvelles initiatives pour l’amélioration du vivre ensemble dans les quartiers dits prioritaires. Nous y sommes en effet très présents, étant, par exemple, un des tous premiers employeurs en Seine Saint Denis.  Nous avons donc lancé le Projet Banlieues en décembre 2005 autour de trois grands thèmes : la lutte contre l’exclusion, notamment liée à l’échec scolaire,  l’accès à l’emploi et le « mieux vivre ensemble ». Nous intervenons en accompagnement de grandes associations comme l’ADIE, dont nous sommes partenaires de la 1ere heure et que nous aidons à faire du microcrédit, ou l’AFEV ou encore NQT (Nos quartiers ont du talent). Notre intervention prend la forme de mécénat financier et de mécénat de compétence.  Nous accompagnons également de très nombreuses petites associations de quartier qui font un travail de terrain remarquable.

BNP a justement créé une journée baptisée « Parlons Cœur » où sont mises en lumière 300 associations, quel est l’objectif de ce projet ?

C’est la quatrième édition cette année, et l’idée de ces journées « Parlons Cœur » est que nos agences, ces lieux physiques, permettent aussi de jouer un rôle de connexion. Nos équipes locales  connaissent bien  plusieurs associations dans chacun de leurs  quartiers et les invitent donc  dans nos locaux afin qu’elles expliquent à des clients particuliers et entreprises invités à cet effet, la mission de leurs associations. Ainsi, au-delà de notre mécénat financier en faveur de ces petites associations qui se chiffre à  400 000 € par an, nous avons aussi une série d’autres actions qui passent par l’engagement bénévole de nos salariés. Pour les petites associations, ce mix de subventions dans la durée (nous donnons en moyenne 3000 E par an sur 3  à 6 ans) et d’aide humaine est tout à fait déterminant..

BNP Paribas a mis en place « Act For Impact » qui propose d’accompagner le secteur de l’ESS par des offres adaptées, en quoi cela consiste ?

L’Impact est certainement un marqueur fort d’aujourd’hui. Il y a toute une nouvelle génération d’entrepreneurs qui veut avoir un impact positif sur la société, succédant en cela au mouvement plus ancien de l’ESS.  En ce qui nous concerne, dès  2014, nous avions déployé un dispositif dédié afin de favoriser la croissance  des entrepreneurs sociaux. En fin 2017, nous avons souhaité agréger l’ensemble de nos initiatives sous le label Act For Impact. et renforcer encore notre action en nous donnant pour ambition d’être la banque d’un nouvel entrepreneur social sur quatre en France à l’horizon 2020. Quand nous avons officialisé le lancement de ce programme, nous  ne savions pas encore que le gouvernement lancerait en janvier 2018 le « French Impact » dont nous sommes pleinement supporter.

Je suis totalement convaincue que ces entrepreneurs « à impact » vont faire changer la société et le monde.  L’ESS représente déjà  10 % du PIB en France. Cette contribution va s’accroître mais cette forme entrepreneuriale doit être davantage connue et reconnue. Pour aider à cette valorisation, nous allons  leur dédier  l’édition 2018 de notre concours « Ma Pub Ici ». Ainsi les  14 entrepreneurs ayant un produit ou un service innovant, à impact social ou environnemental, qui seront lauréats remporteront leur campagne de pub sur mesure et seront présents dans nos 20 Km de vitrines pendant un mois. Ils bénéficieront aussi d’un accompagnement business délivré par nos 80 Chargés d’affaire spécialisés.

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