La surpêche : catastrophe environnementale des 20 ème et 21 ème siècles

Les conséquences de la surpêche dans le monde sont dramatiques : disparition de nombreuses espèces marines, bouleversement des écosystèmes et chaînes alimentaires,… La surpêche est considérée comme LA catastrophe environnementale des 20 ème et 21 ème siècles par de nombreux scientifiques.

« La pêche industrielle est la première cause de destruction des océans »., alarme sans cesse la scientifique et militante écologiste française Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom, qui oeuvre pour la conservation marine. « Ils sont le poumon de la planète, ils sont vitaux, si ce domino tombe, tous les autres suivront!« . Effectivement, les poissons et les fruits de mer font partie de l’alimentation quotidienne de milliards de personne sur notre planète. Selon WWF, 3 milliards de personnes dépendent de la pêche pour leur alimentation dans le monde. Les progrès concernant les équipements pour pêcher ainsi que l’évolution des méthodes de pêche permettent aujourd’hui de répondre à une partie de la demande. Mais la pression subie par nos océans est telle que le nombre de poissons ne cesse de baisser, un véritable drame pour la biodiversité. D’après une enquête menée par le Fonds Mondial pour la nature, ainsi que WWF, 50% des espèces d’animaux marins auraient disparu en 40 ans à cause de l’activité de l’homme. La surpêche fait partie des principales raisons de cette catastrophe.

90 millions de tonnes de poissons sont pêchés chaque année

« On a estimé que la pêche industrielle impacte quatre fois plus de zones que l’agriculture mondiale pour seulement produire 10% des protéines animales que nous consommons. », soulève Claire Nouvian. « Les pouvoirs politiques doivent agir pour réduire l’empreinte écologique et carbone de la pêche, c’est possible ! », réclame-t-elle. La scientifique rappelle également des chiffres absolument désastreux. Depuis 1900, 99,2% des poissons de plus de 16kg ont disparu de la mer du nord, une destruction qui ne semble pas arrêter les pêcheurs : « Les écosystèmes marins s’écroulent les uns après les autres. », regrettait Daniel Pauly, biologiste et professeur à l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver, dans les colonnes de Science&Vie. « La pêche industrielle est obligée de se déplacer pour continuer à maintenir son niveau de captures. Les pêcheurs français sont par exemple obligés de se déplacer dans l’océan Indien pour pouvoir pêcher du thon en abondance. Au lieu de réduire la quantité de prises localement, les pêcheurs préfèrent partir ailleurs. « 

Alors que plus de 90 millions de tonnes de poissons sont pêchés chaque année, d’après le rapport de la FAO de 2020, la proportion des « stocks » de poissons surexploités est passée de 10 % en 1974 à 31,4 % en 2013. 58,1 % des stocks de poissons sont exploités à leur niveau maximal. « L’extinction écologique causée par la surpêche dépasse tout autre perturbation généralisée d’origine humaine sur les écosystèmes côtiers, incluant la pollution, la dégradation de la qualité de l’eau, et le changement climatique.», déplore l’écologiste des récifs coralliens, Jeremy Jackson.

Les estimations du degré de surexploitation des ressources des mers et des océans sont controversées, pour des raisons scientifiques, politiques et économiques. Mais il n’y a pas de doute sur le fait que la surpêche a déjà conduit a l’effondrement complet de certains stocks de poissons, comme la morue, au large de Terre-Neuve. Surexploités depuis le début du XXe siècle jusqu’à un moratoire en 1992, les stocks de morue ne sont toujours pas reconstitués aujourd’hui.

Les prises accidentelles, victimes collatérales

Victimes collatérales de la pêche intensive, les prises accidentelles menacent directement la survie de nombreuses espèces marines. C’est la première cause de mortalité de plusieurs cétacés, comme le dauphin. Malgré sa capacité à situer les objets via écholocalisation, le mammifère ne parvient pas à déceler les filets dans lesquels il s’emmêle. Considéré comme une prise accidentelle, il est rejeté à la mer, blessé ou mort. Ces captures accidentelles affectent également les pêcheurs. Elles causent des problèmes de gestion, une perte de temps et d’argent considérables en raison du matériel endommagé et de méthodes inadéquates.

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