Sommet Climat : un appel urgent à l’action

Une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement se réunissent à Paris pour aborder les défis climatiques et la lutte contre la pauvreté. L’objectif est de débloquer les fonds nécessaires pour remanier le système économique mondial.

Un « sommet pour un nouveau pacte financier »

Emmanuel Macron, hôte de ce « sommet pour un nouveau pacte financier » a déclaré sur twitter : « Nous pouvons faire une énorme différence pour la planète et contre la pauvreté ».

Une conseillère du président souligne toutefois que la France « n’a pas la capacité de décider » et anticipe une « feuille de route » plutôt que des décisions concrètes.

La réunion au palais Brongniart, à Paris, rassemble des invités de marque tels que le chef de l’ONU Antonio Guterres, le président brésilien Lula, le chancelier allemand Olaf Scholz et la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen. Les États-Unis feront pression pour que les créanciers des pays pauvres participent aux négociations de restructuration de leurs dettes, d’après un discours de Mme Yellen.

La Chine, en tant que principal créancier mondial, est particulièrement attendue sur sa participation à un cadre commun de restructuration avec les pays occidentaux. Plusieurs dirigeants africains, dont certains ont récemment haussé le ton contre les pays riches,  se joignent également à cette rencontre, parmis eux, le président kényan William Ruto, ou encore le prince Mohammed ben Salmane.

Le sommet trouve son origine lors des négociations climatiques de la COP27 en Égypte, suite au plan présenté par la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley. L’objectif est de repenser en urgence l’architecture financière internationale, issue des accords de Bretton Woods en 1944, avec la création du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).

Les pays en développement ont du mal à accéder aux financements, mais leurs besoins sont énormes, non seulement pour faire face aux canicules, sécheresses et inondations, mais aussi pour sortir de la pauvreté tout en se sevrant des énergies fossiles et en protégeant la nature.

Pour atteindre cet objectif, les pays en développement hors Chine devront dépenser 2 400 milliards de dollars par an d’ici 2030, selon les chiffres de référence d’un groupe d’experts des Nations Unies. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), leurs dépenses en combustibles non fossiles sont même passées de 260 000 milliards de dollars par an à près de 1 900 milliards de dollars en une décennie.

Transport maritime

Parmi les nombreuses idées en débat, la taxation internationale des émissions de carbone du transport maritime est fortement soutenue. Les dirigeants mondiaux évoquent également d’autres formes de taxation, des réformes institutionnelles, la restructuration des dettes des pays pauvres et un renforcement du rôle du secteur privé.

Mia Motley soutient fermement un moratoire sur la dette en cas de catastrophe naturelle.

Fatumanava Pa’olelei Luteru, présidente de l’Alliance des 39 petits États insulaires et côtiers (Aosis), a rappelé : les cyclones ne font « pas de différence » entre pays riches et pauvres, mais peuvent « faire perdre des années de développement ».

Les pays riches seront confrontés à leur promesse de financer 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays pauvres face au réchauffement climatique. La confiance entre le Nord et le Sud est profondément entamée après trois années de retard dans la réalisation de cette promesse.

Cette somme peut sembler dérisoire, mais « les financements publics sont la graine qui permettra de faire lever les milliers de milliards », explique souligne Harjeet Singh, du Climate Action Network.

Les banques multilatérales de développement seront également appelées à accroître leurs prêts, suite à l’annonce de la Banque mondiale de mobiliser 50 milliards de dollars sur dix ans. La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et le nouveau président de la Banque mondiale, Ajay Banga, seront présents lors de ce sommet crucial.

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