JO 2024 : entreprises et gouvernement se mobilisent pour les athlètes

La Ministre des sports Amelie Oudéa-Castéra a rencontré les sportifs olympiques bénéficiant du mécénat pour assurer leurs carrières ainsi que les entreprises qui les accompagnent.

La France compte 16 000 sportifs de haut niveau, dont 570 participeront aux Jeux Olympiques 2024 et 290 aux Jeux Paralympiques. Tous ne sont pas professionnels. Parmi eux, certains peinent à allier sport, études et vie professionnelles. C’est pour cette raison que le gouvernement et les entreprises comme Engie, la FDJ ou Safran s’engagent pour accompagner et soutenir les sportifs dans la pratique de leur discipline. Equipement, contrat de professionnalisation ou encore préparateurs physiques sont nécessaires pour que les sportifs français atteignent sereinement le plus haut de leur niveau.

C’est pour cela qu’a été lancé le Pacte de performance qui permet la formation, l’insertion socioprofessionnelle et la reconversion des sportifs de haut niveau. « Le pacte de performance sécurise des deux cotés, l’entreprise se sent plus en sécurité », confirme Dominique Spinosi, Vice-présidente de la Fondation du Sport.

« La plateforme jesoustiensunathelte.fr a permis jusqu’a présent de faire rencontrer plus d’une centaine d’athlètes et d’entreprises et de générer plus de 7500 euros par sportif, ce qui peut faire la différence pour un sportif« , rappelle également le président du Medef, Geoffroy Roux De Bezieux. « Entreprises, n’hésitez pas !« 

©chari-t. La Ministre des sports Amelie Oudéa-Castéra à l’évènement « Athlètes et entreprises, ensembles ! »

Présente au Centre Etoile Saint Honoré pour rencontrer la centaine de sportifs présents, la Ministre des sports a tenu à leur exprimer son soutien. « Nous sommes à leurs côtés, avec une obsession : leur donner toute la sérénité nécessaire pour qu’ils puissent se préparer dans les meilleures conditions et donner le meilleur d’eux-mêmes. », a-t-elle expliqué. « Cette sérénité repose sur trois piliers : le premier : leur donner la meilleure préparation sportive possible ; le deuxième : leur assurer des niveaux de revenus suffisants pendant leur carrière sportive, et le troisième : les délivrer de la crainte de l’avenir, en leur permettant de se projeter dans une seconde carrière à la hauteur de leur immense talent. ». Pour se faire, la Ministre a annoncé plusieurs dispositifs économiques d’accompagnement.

Amelie Oudéa-Castéra annonce 5 dispositifs pour les sportifs

La Ministre a tout d’abord insisté sur la volonté du gouvernement d’atteindre 1000 conventions de mécénat d’ici la fin de l’année 2024 « afin de permettre aux sportifs de mener un double projet sportif et professionnel, grâce à la signature d’une Convention d’insertion professionnelle (CIP) » : un contrat de travail aménagé, adapté aux sportifs, permettant aux entreprises d’obtenir une réduction d’impôt à hauteur de 60% en contrepartie de la prise en charge du temps de travail libéré pour le projet du sportif. En 2022, 240 CIP ont déjà été signées.

Deuxième annonce : signer au moins 1000 CIP par an jusqu’à la fin du quinquennat. « C’est un énorme challenge« , avoue la Ministre. « Mais ayez bien conscience que c’est l’un des dispositifs qui donne à nos sportifs la sérénité. » , grâce à un statut de salarié. Du côté public, les Conventions d’aménagement d’emploi (CAE), ont déjà permis à plus de 400 athlètes de bénéficier d’un contrat dans le secteur public en 2022.

Troisième point abordé par la Ministre des sports : le déploiement d’une cellule Orientation Formation Insertion Reconversion Suivi (OFIRS) dans chacune des 17 Maisons régionales de la performance qui vont proposer un dispositif d’accompagnement sur mesure spécialement conçu pour les SHN, avec le concours de Pôle Emploi, APEC et AFDAS.

Par ailleurs, une Bourse à l’emploi sera également proposée sur le futur portail France.Sport, lancé avec l’ANS d’ici la fin de l’année.

Enfin, la Ministre des sports a annoncé l’ouverture d’un dispositif d’aide à l’identification des compétences en lien avec la start-up d’Etat Diagoriente qui permettra aux sportifs de haut niveau d’obtenir une certification dans le futur service public de la VAE, dès septembre prochain.

Les entreprises, engagées aux cotés des sportifs

De leurs côtés, les entreprises activent des initiatives pour accompagner les sportifs dans leur carrière sportive et dans leur reconversion.

La Française des Jeux soutient par exemple les sportifs qu’elle accompagne depuis 1991. « au départ, on a créé ce dispositif de soutien aux sportifs de haut niveau parce que la FDJ était engagée, à travers son activité, dans le financement du sport« , explique Charles Lantieri, Directeur Général Délégué de la Française des jeux, Partenaire officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Focalisée sur l’égalité des chances, la FDJ accompagne les sportifs des fédérations moins médiatisées que d’autres. Le programme de la FDJ a évolué et propose aujourd’hui du media-training, de l’anglais, mais aussi une préparation à une carrière future dans l’entreprise via des partenariats avec SciencePo ou Sport Compétences par exemple. « On a voulu créer une véritable relation entre les athlètes et les hommes et les femmes de l’entreprise », explique le Directeur général.

Stéphane Dubois, en charge des relations humaines et de la RSE chez Safran, encadre 12 sportifs de niveau mondial dont 5 qui préparent les JO. Il appelle toutes les entreprises à recruter des sportifs de haut niveau sans avoir peur d’un manque de temps de travail. « Toutes ces personnes préparent les JO et ont un travail et le font extrêmement bien ! », rappelle-t-il. « Les entreprises doivent comprendre que ce moment où le sportif se consacre à sa discipline n’est qu’un moment, il reviendra et travaillera toujours aussi bien ». Stéphane Dubois rappelle que les sportifs de haut niveau mettent leur qualité de résilience, de rigueur, de concentration et d’esprit d’équipe au service de leur entreprise et s’en sortent souvent mieux que les employés lambda.

Patrick Ibry, Directeur général Délégué de la Banque Palatine a présenté le Palatine Women Project, un accompagnement des femmes sportives de haut niveau etentrepreneuses. « Accompagner les femmes, c’était dans notre ADN depuis le début« . Partenaire premium de paris 2024, la Banque Palatine veut redonner confiance à ces femmes qui doutent de leurs qualités à la fin de leur carrière sportive. « Ces sportives de haut niveau ont de superbes qualités, mais elles peinent à les mettre en avant au moment de mettre en place leur projet entrepreneurial ». Cours d’anglais, managers dédiés ou encore rencontre avec des avocats, la banque mobilise son réseau et s’adapte au besoin de formation des sportives.

Le groupe Engie accompagne également des sportifs de haut niveau dans leur quotidien, comme en a témoigné le judoka francais Luka Mkheidze : « Sans revenus, je ne pouvais pas me consacrer a 100% de mon sport, et je n’étais pas performant. », explique le sportif. « Depuis 2018 et mon contrat avec Engie, j’ai pu arrêter de travailler, j’ai pu me consacrer à mon entrainement, et les résultats ont suivi !« . Dominique Wood, directrice de la communication chez Engie, explique la décision d’Engie de proposer un contrat d’image au judoka. « Ça fait plus de 30 ans que nous soutenons le sport, nous avons fait partis des premiers signataires du pacte de performance, nous sommes tous très fiers ». Un soutien et une fierté qui ne faiblissent pas si les résultats baissent « On n’abandonne pas nos sportifs si les résultats faiblissent », explique Dominique Wood, « On ne va pas s’arrêter ici ! ».

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