Prématurité : la France expérimente le modèle Suédois

Depuis quelques années, le nombre de naissances prématurées augmente régulièrement. Le quotidien de ces familles est très souvent bouleversé par cette naissance difficile et la France compte s’inspirer du modèle suédois pour permettre une prise en charge à domicile des nourrissons.

La prématurité en France

Chaque année, environ 60.000 bébés naissent prématurément en France, c’est à dire avant les 8 mois et demi de grossesse. Parmi ces bébés nés avant terme, 85% sont des prématurés moyens, 10% des grands prématurés (6 à 7 mois de grossesse) et 5% des très grands prématurés (en-deçà de 6 mois de grossesse). Le taux de prématurité augmente depuis plusieurs décennies, entre 1996 et 2016, il est passé de 4,5% à 6%. Selon l’association SOS Préma, les naissances prématurées représentent désormais 8% des naissances.

Environ la moitié de ces naissances résultent d’une décision médicale d’arrêter la grossesse en raison d’une pathologie maternelle ou fœtale. Mais l’association pointe aussi d’autres raisons, l’âge de la maternité ne fait que reculer, or une grossesse tardive présente plus de risques de manière générale pour le bébé. Les fécondations in vitro, en hausse ces dernières années, amènent plus fréquemment à des naissances prématurées. Le mode de vie des futures mères est aussi un facteur déclenchant : consommation de tabac, d’alcool, précarité sociale, mais aussi stress et fatigue liés au travail favorisent les naissances avant terme.

Améliorer la prise en charge à domicile

Dans ce contexte, le ministère de la Santé a publié le mois dernier un décret visant à « améliorer la qualité de vie des familles de ces nouveau-nés hospitalisés souvent sur de longues durées ». La France voudrait implanter sous une forme expérimentale « un modèle d’organisation similaire à celui en vigueur en Suède et qui donne des résultats très favorables ». Il s’agit d’une « prise en charge des nouveau-nés prématurés à domicile assurée directement par les unités de néonatologie ». Cette nouvelle prise en charge permettrait de réduire le temps d’hospitalisation du nourrisson, les parents seraient guidés par le personnel médical pour pouvoir assurer les soins de leur enfant eux même ou accompagnés de professionnels. Charlotte Bouvard, présidente de SOS Préma se réjouit de cette initiative « Des études ont montré que cela permet d’améliorer le développement du nourrisson et la relation parents-enfants ».

De plus, cet aménagement permettra de réduire les coûts d’hospitalisation et de désengorger les hôpitaux. Pierre Kuhn, chef de service à Strasbourg et porteur du projet en France témoigne « Dans les pays scandinaves qui l’ont mis en place, ça a réduit les coûts d’hospitalisation, permis une autonomisation alimentaire plus rapide, une diminution du risque infectieux, une baisse du stress maternel et une hausse de la satisfaction des parents ».

L’expérimentation française sera conduite sur trois ans et passera par un appel à projets pour sélectionner une dizaine d’équipes.

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