Ales Bialiatski

Prix Nobel de la Paix : Un trio de « champions des droits humains »

Ales Beliatski, actuellement emprisonné au Bélarus, le Centre ukrainien pour les libertés civiles, qui dévoile les « crimes de guerre russes » dans le conflit Russo-ukrainien et l’ONG russe Mémorial récemment touchée par un ordre de dissolution des forces de l’ordre russe, ont reçu le prix Nobel de la Paix.

C’est à l’égard d’une « coexistence pacifique », que le Nobel de la paix a été décerné à trois « champions des droits humains » en Russie, en Ukraine et au Bélarus, le trio d’acteurs principaux du glaçant conflit ukrainien.

Une mobilisation contre le conflit en Ukraine

La présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen explique que « Le comité Nobel norvégien souhaite honorer trois champions remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins que sont le Bélarus, la Russie et l’Ukraine ». Comme attendu, le comité du Nobel a mis l’accent sur la plus grosse crise sécuritaire à laquelle l’Europe fait face depuis la Seconde Guerre mondiale.

Vladimir Poutine, n’a tout de même pas été directement attaqué par les membres du comité.

Mme Reiss-Andersen a également encouragé la libération le fondateur du Centre de défense des droits de l’Homme Viasna, Ales Beliatski.

Son épouse Mme Beliatski , a exprimé sa première réaction et se dit débordée par la  » reconnaissance  » et  » l’émotion « .

Svetlana Tikhonovskaïa, la cheffe de l’opposition bélarusse, actuellement en exil a loué la gratitude d’un « combat pour la liberté ».

Le prix sera remis en décembre dans la capitale de la Norvège, il se compose d’un diplôme, une médaille d’or et d’un chèque de 10 millions de couronnes ( équivalent à 912.000 euros) qui seront partagées par les lauréats.

Les lauréats et leurs combats

Ales Beliatski, est emprisonné depuis les manifestations à l’encontre de la réélection d’Alexandre Loukachenko en 2020, une élection qui est estimée malhonnête par les Occidentaux.

L’homme âgé de 60 ans n’est pas à son premier séjour en prison, ni à sa première houle de répression. Il est devenu le quatrième lauréat à recevoir un Nobel de la paix, pendant son incarcération.

Viasna, créée en 1996, a débuté ses actions en aidant les prisonniers et leurs familles lors des grands mouvements pro-démocratique au Bélarus, déjà présidé par l’autoritaire M. Loukachenko.

Elle se diversifia par la suite à la défense des droits humains au Bélarus, pays où l’abus de pouvoir est monnaie courante.

Le centre ukrainien pour la liberté civile dénonce depuis le début de l’invasion de la Russie en Ukraine « les crimes de guerre des militaires russes en Ukraine dans tout le pays », indique la chargée de communication Anna Trouchova.

La présidente du Centre ukrainien pour les libertés civiles, a exprimé sur Facebook la nécessité de « créer un tribunal international et de traduire en justice Poutine, (le président bélarusse Alexandre) Loukachenko et d’autres criminels de guerre ». Mais il est également nécessaire selon elle, que « la Russie devrait être expulsée du Conseil de sécurité de l’ONU pour violation systématique de la Charte des Nations unies ».

L’ONG Mémorial, fondée en 1989 par Andreï Sakharov, lui aussi couronné du Nobel de la paix, est devenue un élément indispensable pour la protection des droits en Russie. Grâce à cette organisation, les crimes staliniens, les extorsions perpétrées en Tchétchénie ou les actions paramilitaires d’origine russe en Syrie, ont pu être dévoilés au grand jour.

Photo: Ales Bialiatski en prison en 2011

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